Paroles de… – 2007
Murmurer, crier, soupirer, parler, se taire, bruire, chanter, chuchoter… La poésie a besoin de décibels pour éclore ! Paroles de… est un projet qui engage un dialogue entre le sensible et le programmé. Il s’attache à observer le devenir des « particules mots » et l’évolution visuelle des différents tableaux en fonction des décibels ambiants, de l’action sonore des visiteurs et du temps. Six tableaux interactifs sont proposés : Paroles de sérénité (où le silence génère les mots), Paroles de révolte (dispositif se nourrissant du bruit), Paroles de doute (pour conserver ou évacuer les mots incongrus), Paroles de lunatique (basé sur les cris et les soupirs), Paroles de tendresse (si l’on souffle sur un pissenlit, les phrases de tendresse apparaissent) et Paroles de détresse (où des gouttes d’eau donnent naissance à des mots). Paroles de… s’inscrit dans la lignée des poésies absurdes dadas et lettristes, en y apportant une nouvelle méthodologie de production, celle des nouveaux médias.
Équations lyriques 2010
Le langage étant un « miroir de l’esprit », que reste-t-il du sens lorsqu’on confie sa production à un objet sans âme, l’ordinateur ? En dotant la machine de constructions grammaticales et lexicales, l’œuvre génère des pensées intelligibles à la manière du cerveau humain. Les mots se succèdent aléatoirement, conditionnés par les règles grammaticales du programme et les champs lexicaux dont ils sont issus. Ils modifient en temps réel les états cognitifs de la phrase. Le programme développe des infinités de phrases possibles, de l’absurde au sensé, en quête de signifié. Équations Lyriques est constitué de deux « machines linguistiques » : Oracle et Journal de bord.
Né en 1982, Jérémie Dres vit et travaille à Paris. Il est diplômé des Arts Décoratifs de Strasbourg où il a étudié la didactique visuelle qui traite des problématiques et des enjeux spécifiques liés à la transmission de savoirs, de la culture, des connaissances et de la pédagogie. Dans sa production artistique, Jérémie Dres explore les relations entre langage informatique et langue vivante. Ses œuvres témoignent d’une vie artificielle, celle d’organismes algorithmiques qui évoluent et réagissent aux phénomènes extérieurs.